La guitare pendant dans son dos et les mains dans les poches, Gekko sortit du grand hall et s’arrêta. Fouillant dans sa poche elle sorti un petit papier froissé. Dessus, on avait griffonné à la va vite un plan de l'école. La jeune fille dut approcher le papier à quelques centimètres de son nez pour parvenir à déchiffrer les pattes de moches à l'encre noire. Elle pensa à voix haute :

- Alors alors... *remarque un bâtiment en forme de E sous lequel il est inscrit "bâtiment principal"* Le bâtiment principal c'est la d'où je viens. Mais dans quelle zone je suis maintenant ?... Voyons, zone sud : terrains de sports, serres, enclos des bêtes et théâtre...

Levant le nez du papier elle scruta ce qui se trouvait devant elle. De là où elle était elle voyait un bâtiment de verre et qui semblait remplie de plantes de toutes sortes, elle en conclue qu'il s'agissait de la serre. Plus loin sur la droite, des gradins semblaient avoir poussés de terre tels de champignons et des élèves s'agitaient dans tout les sens sur une étendue d'herbe verdoyante. Probablement un des terrains de sport. Bien elle était donc à l'orée de la zone sud, coup de chance c'est la zone qu'elle avait regardé en premier.

- Bon il doit bien y avoir un endroit pour essayer des trucs qu'on ne maîtrise pas, ou un brin dangereux non ? Après tout c'est une école de magie, pas de ballerines... Voyons voire, zone nord : boutiques, restaurants, loisirs, parc. Non ça ne va pas, peut être dans la zone ouest alors ?... résidences, cimetière, accès vers l’extérieur.*grimace* un cimetière ?? Ça n'est pas du tout un endroit où s’entraîner à la guitare ça ! Bon il ne reste plus que la zone est... j'espère trouver parce que sinon... arène et terrains d’entraînements. Parfait !!! Et en plus c'est juste à côté, génial.

Rangeant le carré blanc et couvert de lignes noires dans sa poche, le froissant d'avantage encore, elle entreprit de rejoindre un terrain d'entrainement. Passant devant la serre elle prit plaisir à observer les diverses fleurs colorés qu'elle n'aurait su reconnaître et nommer.
Après une dizaine de minutes de marche elle se fit la réflexion que ce campus était vraiment grand. Elle arriva devant un grand bâtiment qui semblait contenir bon nombres de salles, ainsi qu'une coure large et cachée.

Poussant la lourde double porte elle entra dans une sorte de hall assez déroutant. Devant elle, sur sa droite et sa gauche, cinq couloirs tous identiques s'enfonçaient dans le bâtiment, donnant chacun sur une quinzaine de portes. Plusieurs escaliers montaient et d'autres encore descendaient. Comment pouvait il y avoir autant de salles ? Certes c'était un grand bâtiment même vu de l’extérieur mais tout de même !
Béate d'admiration elle s'avança vers un petit bureau de réceptionniste tout en continuant d'admirer le lieu.
Un jeune homme lui sourit.

- Tu es nouvelle n'est ce pas ? C'est toujours impressionnant la première fois, mais tu verra tu t'y fera. Alors tu viens t’entraîner pourquoi ?

- Je viens euh... tester ma... enfin mon...

- Ton artéfact ? C'est ta guitare ? Plutôt original. Tiens prends ça *lui tend une petite clef* c'est celle qui ouvre sur la coure, tu y sera mieux tu verra.

- Oh euh d'accord et merci.

- Y'a pas d'quoi.

- Mais par où je vais pour... ?

- Le premier couloir là *désigne le couloir du centre* c'est tout au fond.

Elle suivi les instructions de l'aimable jeune homme et, après des minutes qui lui avaient semblé interminables, elle atteint une large porte de métal grise. Elle inséra la clef dans la serrure et cette dernière s'ouvrit sans même grincer. La cour était entouré par une palissade blanche et le sol couvert d'herbe à l'exception du petit lac ou bassin -elle n'aurai su le dire étant donner la démesure de ces lieux- qui se trouvait vers le fond.
Ne sachant trop que faire, elle s'assit dans l'herbe et commença à jouer une musique au hasard. Rien ne se produisit. Pendant deux longues heures, elle enchaîna morceau sur morceau, variant rythmes et tonalités mais rien n'y fit.

Soupirant elle posa sa guitare sur ses genoux. Fermant les yeux elle se dit que, puisqu'elle était là, autant s’entraîner pour quelque chose de réellement à sa portée. Elle sut aussitôt ce qu'elle allait tenter de maîtriser. La lévitation.

Elle avait déjà lévité une fois lorsqu'elle était enfant, bien qu'il s'agissait alors d'un accident. Elle se concentra et visualisa des courant d'air qui la poussaient par en dessous pour la porter vers les cieux. Tout ce qu'elle réussi à faire c'est de créer une brise plutôt violente qui secouer ses cheveux, les faisant volés au dessus de sa tête, comme si elle avait mis les doigts dans une prise électrique. Elle essaya à nouveau, refusant d'abandonner mais en vain. Calmant la brise, elle se dit que peut être ça n'était pas la bonne manière et se mit à réfléchir. Plus par automatisme que consciemment, elle reprit sa guitare dans ses mains et se mit à jouer tout doucement, ses doigts frôlant à peine les cordes alors que son esprit était en pleine ébullition.
Elle réfléchit posément et comprit que sa première initiative était vouée à l'échec. Le vent ne sortait pas de la terre, il était donc absurde de lui faire effectuer un mouvement qui soit seulement vertical.
Elle imagina alors les courant d'air, piquants vers le sol puis, le caressant avant de remonter vers le haut. Un mot lui effleura l'esprit et fleurit sur ses lèvres sur l'air de la mélodie que jouait sa guitare


Et sans même qu'elle ai eu le temps de s'en rendre compte elle fut projeter dans les airs. Ouvrants grands les yeux elle regarda la terre s'éloigner sous elle et poussa un cris de stupeur, cessant de jouer. Aussi tôt, elle se mit à retomber, trop vite. Fort heureusement elle atterri dans le bassin.
S'extirpant des eaux elle examina se guitare, sûre que les dégâts causés par le liquide lui avait été fatal. Quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu'elle constata que son instrument n'avait souffert d'aucune dégradations. Un effet secondaire propre à l’artéfact ? Peut être bien.
Regardant le ciel elle se remit à jouer la même mélodie et murmura encore

The Flight

Cette fois elle ne fut pas surprise lorsque le sol se déroba sous ses pieds et qu'elle s'éleva dans les airs, riant aux éclats, elle accéléra le rythme de la chanson et par conséquent, de son ascension.
Le bâtiment d'entrainement devint de plus en plus petit, bientôt elle put admirer tout le campus. Elle monta encore et encore et soudain elle se rappela. Elle se trouvait à Emagir, l'école dans le ciel. S'ils pouvaient respirer et bien d'autre chose c'est parce que le directeur avait créer une "bulle" protectrice. Et si elle continuait à prendre de la hauteur elle allait percuter -violemment qui plus est vu sa vitesse- la paroi protectrice. Terrifiée elle cessa de jouer. Mais cela ne suffit pas à l'arrêter, à pleine vitesse elle déplaçait une grande quantité d'air, ce qui faisait valser ses cheveux dans tout les sent et, vibrer les cordes de sa guitare.
Plaquant les mains sur les fines lignes claires elle les empêchât de produire un son juste à temps. Elle senti une force invisible dans son dos et cela lui donna la chaire de poule.

Puis la chute commença. Le vent lui giflait de visage et lui compressait le poitrine à un point qu'elle ne pouvait plus crier, la bouche grande ouverte et muette d'horreur des larmes dut à la vitesse mais pas seulement roulèrent sur ses joues. Son coeur battait plus vite qu'il n'avait jamais battu. Elle sentait le sens pulser dans ses tempes et n'entendait plus rien que le vent dans ses oreilles, ne voyait plus rien que le sol qui se rapprochait, de plus en plus vite. Le froid lui mordait la peau et mue par un instinct de survie dont elle ignorait la force, elle hurla les mots qu'il fallait

- THE FLIGHT !!!!!!!!!!

Et elle remonta dans les airs. Prenant soin de ne pas risquer à nouveau sa vie elle se mit à jouer lentement et se posa, mollement sur le sol. Ses jambes lâchèrent sous elle et elle se mit à rire.
Elle recommença jusqu'à parvenir à monter et descendre à la vitesse souhaité.

La nuit commençait à tomber et Gekko ne put retenir un bâillement sonore. Elle s'étira comme un chat et remit sa guitare en bandoulière.

- C'est suffisant pour aujourd'hui.

Elle reparti dans le bâtiment en prenant soin de fermer la porte de métal gris à clef.