Les bottines cloutées de Gekko frôlaient le sol avec aisance. Dans son jean sombre et son sweat trop large elle se sentait à l'aise. Sa guitare en bandoulière pendait dans son dos. Elle ne se séparait jamais de ce précieux instrument qui représentait tout ce qu'elle possédait. C'était sa première journée à Emagir et elle ne savait pas comment cela aller se passer. Stressée elle se mit à fredonner. Étrangement les lieux semblait désert. Quand elle était entrée dans le bâtiment principal elle avait été surprise par le silence qui y régnait.

Le haut plafond et la large salle devait avoir une bonne acoustique. Les marches carrelaient commençaient à monter au centre du grand hall. Au sol, un carrelage en damier s’étendait, froid et hypnotisant. Les murs étaient quand à eux violets et arboraient ce que Gekko supposait être les armoiries de l'école. Aucun élève, aucun professeur, aucun membre de l’administration n'était visible, il n'y avait pas âme qui vive.

Elle allait certainement devoir attendre un bon moment avant de pouvoir être intégré. Prenant sa guitare à la main elle s'assit sur les imposante marche et attendit.
Tout en continuant à fredonner une chanson qui lui trotter dans la tête depuis un long moment, elle se mit à battre la mesure du pied. Ses élans musicaux résonnèrent dans l'entrée vide. Elle se fit la réflexion que, si elle jouai ici, elle n'aurai certainement pas besoin d'emplie, ni de micro par la même occasion.
Les minutes passèrent et toujours personne en vue. Une idée lui traversa alors l'esprit. D'une nature discrète, Gekko hésita un moment. Mais, finalement, décida de se jeter à l'eau.

Descendant les marches elle alla au centre du hall d'un pas lent et déterminé, faisant claquer ses bottines cloutées sur le sol. Elle fit soudainement volte fasse pour se tourner vers les imposantes marches. Dégainent sa guitare comme s'il s'agissait d'une arme de guerre, elle enfila la bretelle sur son épaule gauche et cala sa plus fidèle amie sur sa hanche droite. Le manche dans une main, les doigts déjà sur les cordes, elle releva la tête, comme pour défier le silence qui régnait. Puis elle se mit à jouer.
Ses doigts glissèrent sur les cordes les faisant chanter. Sa voix douce et sucré s'éleva et elle se mit à interpréter une chanson totalement improvisée et inventée.
Chantant tout ce qui lui passait par la tête, elle n'eu bientôt plus à réfléchir et les mots se pressèrent sur ses lèvres, formant une chanson bouleversante.

Se laissant emporter par l’envoûtante mélodie, les mouvement de ses doigts changèrent. Elle arrêta de pincer et frôler les cordes. Elle se mit à guider des petits courants d'air qui firent vibrer les cordes à sa place. Terminant enfin sa chanson elle se baissa dans un salut triomphal, devant une foule invisible.

A son grand étonnement des applaudissement résonnèrent dans le hall redevenu silencieux. En sursautant, elle se redressa et se tourna dans la direction d'où venait les battements réguliers.